Nouveau Prêt à Taux Zéro : ce qu’il faut retenir
Le Prêt à Taux Zéro s’assouplit et s’installe jusqu’en 2027, sous l’impulsion du gouvernement. En cette période d’inflation et de taux d’intérêt élevés, il peut fortement soulager votre emprunt et même rendre votre première acquisition immobilière possible. Faisons le point sur ce dispositif qui renaît de ses cendres.
Principe et contexte de révision du PTZ
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) a été créé en 1995, pour soutenir les primo-accédants dans leur achat de résidence principale, sous conditions de ressources. Le principe ? L’État prête une partie du financement, remboursable sans intérêts et sans frais de dossier, sur une durée de 20, 22 ou 25 ans.
N’ayant pas été ajusté depuis 2016, le dispositif devenait difficile d’accès pour les ménages. En effet, le barème des ressources ne correspondait plus aux revenus ni au niveau de vie des Français.
Alors que le PTZ devait disparaître au 1ᵉʳ janvier 2024, le gouvernement a décidé de le refondre et de le prolonger jusqu’en 2027.
Le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique compte ainsi lutter contre la hausse des taux d’intérêts bancaires et contre l’effondrement du crédit :
- 40 % des ménages qui pouvaient acheter en mars 2023 ne peuvent plus aujourd’hui.
- La production de crédits mensuelle a été divisée par 2 (passant de 20 milliards d’euros par mois à 10 milliards).
Les nouveautés du Prêt à Taux Zéro à partir de janvier 2024
D’une part, la cible des ménages éligibles au Prêt à Taux Zéro est élargie. La classe moyenne pourra enfin accéder à ce prêt grâce à l’ajout, dans le barème de ressources, d’une quatrième tranche de revenus (entre 37 000 et 49 000 € par an). Cette adaptation ouvrirait le dispositif à 6 millions de personnes.
210 villes supplémentaires seront concernées par le PTZ (dont Bordeaux, Auxerre, Besançon, Le Mans, Cournon-d’Auvergne, etc.), qui vise les zones où il est le plus difficile de se loger.
D’autre part, le montant du PTZ bénéficie aussi d’une adaptation. Pour rappel, il dépend :
- de la nature du logement (neuf ou ancien) ;
- de son prix d’achat ;
- de la zone dans laquelle il se trouve ;
- du nombre d’occupants de ce logement.
Plafonné jusqu’alors à 80 000 €, le montant maximum d’un PTZ pourra désormais atteindre 100 000 €.
Ce prêt ne devait pas dépasser 40 % du crédit total, ce qui évolue pour représenter jusqu’à 50 % dans le nouveau PTZ. Ainsi, lorsque l’on emprunte 100 000 €, jusqu’à 50 000 € peuvent être financés sans intérêt, grâce à l’aide de l’État.
Le gouvernement renforce aussi son soutien envers les locataires d’un logement social qui souhaitent acheter leur logement (PTZ vente HLM). Ces derniers obtiendront, à partir de 2024, un PTZ à hauteur de 20 % au lieu de 10 %.
La démarche gouvernementale pour relancer l’achat immobilier
Avec l’assouplissement du Prêt à Taux Zéro, 73 % de la population devrait être éligible contre 60 % initialement. L’aide de l’État représentera 5 000 à 40 000 euros par achat immobilier, ramenant le taux d’intérêt moyen d’une opération de 4,4 % à 3 %.
Pour proposer ce dispositif, l’État paie la différence entre le taux à 0 % et le taux de marché. On estime que ces aides annuelles seront de plus de 800 millions d’euros et qu’elles profiteront à 40 000 accédants à la propriété.
C’est pourquoi le gouvernement demande aux banques de se mobiliser également en débloquant l’offre de crédit. Il continue de travailler avec le gouverneur de la banque de France pour assouplir les règles d’octroi du crédit lorsque les taux d’intérêt sont aussi élevés. Actuellement, le taux d’intérêt moyen se situe à environ 3,73 % pour les crédits à l’habitat, hors frais et assurances, d’après la Banque de France.